Depuis des siècles, le thé marocain est un porte-drapeau de la gastronomie, de l’hospitalité et des traditions
marocaines dans le monde. Véritable outil de promotion touristique de la destination Maroc, le fameux thé au
« Naâ naâ » est un condensé de l’identité commune des peuples qui constituent la nation marocaine: Berbères,
Rifains, Sahraouis, Fassis, etc.
Symbole de partage et d’hospitalité, le thé représente un art vivre authentique au Maroc, une tradition reconnue
par tous, qui permet de souhaiter la bienvenue aux hde ôtes, dans un cadre chaleureux. Se rassembler autour d’un
thé est l’un de ces héritages du passé qui perdure après avoir traversé les âges.
Ancré dans le quotidien des marocains, le thé est consommé à hauteur de 2 kilos par an et par personne, ce qui
place le Maroc premier importateur de thé vert dans le monde.
Le thé marocain, à l’instar des mouvances mondiales qui ont accompagné la propagation du thé dans le monde, a sa propre histoire et son propre timbre, qui permet de mieux comprendre comment tout un peuple s’est approprié la boisson miracle, et en a fait son symbole culturel. Ainsi, revenons quelque quatre siècles dans le temps...
Le thé est un nomade, un voyageur errant au gré des cultures et des habitudes. Avec lui il porte un rite, celui du partage, de l’hospitalité et de la parole écoutée. Le thé marocain est bien plus qu’une plante au service de la convivialité. En servant de breuvage le temps d’un échange, le thé marocain prend la dimension d’un Art au service du goût et de l’odorat. Le thé marocain sert la parole, sert surtout les corps qui échangent des paroles et des idées. En cela il est un Art. Et comme tous les arts, il est universel et au service de chaque culture et chaque peuple.
Le thé au Maroc a évolué avec le rythme de vie de la population. Autrefois, les journées étaient rythmées par les cinq prières et une certaine nonchalance caractérisait en général le mode de vie des Marocains. En outre, l’introduction de la cuisson a facilité les choses, puisqu’avant, il fallait souffler sur les braises en les remuant avant que le bec de la bouilloire ne donne le signal: la vapeur dense qui s’en échappe. Aujourd’hui, la consommation du thé a survécu à toutes les tendances et s’est intimement adaptée aux contraintes de la vie contemporaine.
Gestes précis, minutieusement réglés… Aucun thé ne ressemble à un autre, chaque théière
portant l’empreinte d’un savoir-faire personnel...
Préparer un bon thé requiert de bien choisir son eau, son sucre, son thé et
sa présentation. Comme tout rituel, le cérémonial du thé s’accompagne en effet d’une profusion de parfums, d’argenteries, de broderies et d’ornements. Il suppose de tenir prêts des gâteaux sophistiqués au miel ou à l’amande, des objets orientaux, des broderies traditionnelles raffinées.
Au Maroc, dès le 19ème siècle, les poètes du nord, proches des palais, faisaient des hymnes au thé, associé à la séduction et à l’amour, en s’inspirant de la poésie sur le vin inscrite dans la tradition arabe.