Le thé au Maroc a évolué avec le rythme de vie de la population. Autrefois, les journées étaient rythmées par les cinq prières et une certaine nonchalance caractérisait en général le mode de vie des Marocains. En outre, l’introduction de la cuisson a facilité les choses, puisqu’avant, il fallait souffler sur les braises en les remuant avant que le bec de la bouilloire ne donne le signal: la vapeur dense qui s’en échappe. Aujourd’hui, la consommation du thé a survécu à toutes les tendances et s’est intimement adaptée aux contraintes de la vie contemporaine.
Le thé du matin
Le thé est souvent servi au petit-déjeuner, notamment dans les familles traditionnelles qui le privilégient au lait ou au café, ainsi que dans les familles moyennes en raison de son caractère économique, et de manière systématique dans les foyers ruraux.
Le thé de 11h
Le thé de 11h se retrouve avec joie les jours de repos et de fête, notamment pour les fêtes religieuses de Aid El Kébir, où il s’accompagne de brochettes du mouton sacrifié le matin-même et celle de l’Aid Seghir marquant la fin du mois de Ramadan, où il est alors accompagné de toutes sortes de préparations marocaines.
Le thé du déjeuner
L’usage du thé durant le déjeuner est demeuré l’apanage de quelques grandes familles traditionnelles de Rabat, Marrakech et Fès, qui continuent à perpétuer cette tradition, en accompagnement de mets copieux. A midi dans les zones rurales, beaucoup de gens sont aux champs et, de ce fait, le repas est frugal: il ne se compose bien souvent que d’une poignée de dattes avalée avec un verre de lait, parfois d’un simple épi de maïs grillé.
Le thé post-déjeuner
Après le déjeuner, le thé est quasiment sacré et s’apprécie notamment pour sa fonction digestive. Dégusté soit immédiatement après le repas soit juste avant de reprendre le travail, ce thé est relativement fort.
Le thé du goûter
En fin d’après-midi, le thé sera servi de nouveau à l’heure du goûter, souvent décalé jusqu’après 18h pour les maris et enfants scolarisés. Il fera office de goûter pour les enfants et sera accompagné de gâteaux plus consistants que ceux de 11h, au beurre fondu ou aux œufs.
Le thé post-dîner
Le soir, après le dîner, le thé sera, selon la consistance du repas, soit comparable à celui de 11h, pour les repas légers en famille, soit comparable à celui d’après-déjeuner pour les repas plus copieux. Le thé du soir s’accompagne rarement de gâteaux, sauf pour les veillées familiales et les réceptions.
Aujourd’hui, le thé est, après le lait et les dattes, la seconde constante des traditions d’accueil marocaines. Du plus modeste au plus riche, il n’est de foyer où l’on ne serve au visiteur un, voire plusieurs verres de thé. Le cérémonial du thé varie selon les régions, mais aussi selon les moyens. La préparation du thé à la menthe diffère également selon les habitudes alimentaires. On parle de « al m’qazoui », fort et amer, de couleur noirâtre, qu’on apprécie surtout dans le grand Sahara pour son caractère digestif mais aussi coupe-faim; de « al assida », léger et très sucré, de couleur jaune vert, qu’on boit un peu partout et qui constitue un excellement dessert; entre les deux de « el wandrizi », de couleur rouge brique, et enfin de « el frii », le plus corsé des quatre.